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trouverez dans cette page des articles, provenants de différentes revues,
qui recoupent les thématiques du Forum. Cette page se veut un espace
de reflexions, vous pouvez proposer des articles en les envoyant à fsqp2007@gmail.com.
> Organisation et mouvement.
Le cas du Black Panther Party et de la Convention constitutionnelle du peuple
révolutionnaire de 1970 - George Katsiaficas - Traduit par Abdellali Hajjat Résumé
: Méconnue, la Convention
constitutionnelle du peuple révolutionnaire est le résultat d'une rencontre physique
et d'une convergence politique entre les mouvements sociaux radicaux des années
1960 aux Etats-Unis. Véritable bombe, le texte propose les résultats des travaux
de divers "ateliers" militants réunis à Philadelphie, à l'appel du Black Panther
Party, en 1970. Ils prévoient l'émancipation de tous les opprimés des Etats-Unis
et du monde (femmes, Noirs, homosexuel-le-s, etc.), et l'organisation autonome
et populaire de nombreux secteurs de la société (santé, éducation, police, etc.).
Rigoureuse, véhémente, révolutionnaire et extrêmement stimulante pour les luttes
d'aujourd'hui, cette "Constitution" fut de surcroît l'œuvre de milliers de ceux
que l'intellectuel militant américain Georges Katsiaficas nomme des gens "ordinaires".
Nous publions ici un texte inédit en français de Katsiaficas, consacré à l'histoire
de l'élaboration de ce texte. A la suite de l'article sont publiés les rapports
des ateliers de la Convention constitutionnelle.
Résumé : Dans un contexte
marqué par l’avènement d’une xénophobie d’Etat, entre autres sanctionnée par la
création du Ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale
et du co-développement, on s’intéressera aux origines d’une telle politique. Origines
que l’on découvre, notamment, sous la Troisième et la Quatrième Républiques, dans
les représentations alors forgées des colonisés-immigrés réputés inassimilables
et nuisibles pour la santé et la sécurité publiques, et dans les dispositions
juridiques destinées à contrôler leur entrée sur le territoire métropolitain.
Dangerosité supposée des populations concernées qui font peser sur l’identité
« raciale » et nationale du pays des menaces importantes, islamophobie et crainte
de l’envahissement de la France ; tels sont, déjà à l’époque, les principaux arguments
justifiant l’adoption de mesures toujours plus restrictives. Résumé
: Le concept de « guerre des races » développé par Foucault dans
son cours de 1976 au Collège de France est un modèle d’intelligibilité de l’histoire
qui met en perspective une contre histoire – l’histoire des oubliés de l’Histoire
– face au modèle classique de la souveraineté. Dans un contexte marqué par le
déclin de l’État nation, ce concept ouvre de nouveaux horizons aux études sur
l’ethnicité à travers une histoire de l’immigration qui ne serait pas confondue
avec celle d’une assimilation au « creuset français ».
Résumé : Belleville,
quartier de l’Est parisien, est une implantation dans le Nord de l’ancien cosmopolitisme
méditerranéen, avec une forte présence de maghrébins juifs et musulmans. Mais
la coexistence n’a pas été toujours été facile, notamment lors des émeutes de
juin 1968 qui ont opposé les deux communautés. Cet article interroge cet événement
comme révélateur du modèle de cosmopolitisme local. Dans le contexte agité des
événements de mai 1968 et du premier anniversaire de la Guerre des Six Jours,
les divers observateurs ont attribué l’émeute de Belleville à des tensions entre
éternels ennemis, à un complot sioniste, à un complot arabe, ou à un complot capitaliste
selon leur goût. Résumé
: En 1971 et 1972, les ouvriers immigrés des usines Penarroya,
spécialisées dans le retraitement du plomb, ont défendu leur droit à la santé
par la grève, avec le soutien de médecins, ouvrant ainsi la voie à une meilleure
prise en charge du saturnisme.
Le 28 septembre 2001, la Cour d’assises
de Versailles a acquitté le policier Pascal Hiblot qui, dix ans auparavant, avait
tué Youssef Khaïf, 23 ans, d’une balle dans la nuque, alors que ce dernier s’éloignait
à bord d’une voiture volée. Prononcé dans un contexte surdéterminé par la nouvelle
hantise de l’« hyperterrorisme islamiste » et par une surenchère sécuritaire pré-électorale,
ce verdict a cependant suscité une vague d’indignation au-delà des milieux déjà
mobilisés contre l’impunité policière, notamment sous l’égide du MIB, le Mouvement
de l’immigration et des banlieues...
http://www.vacarme.eu.org/article234.html
> IM’média, l’immigration par elle-même
entretien avec Mogniss H. Abdallah - Entretien réalisé par Stany Grelet, Victoire
Patouillard, Isabelle Saint-Saëns & Brigitte Tijou
D’un garçon qui a fait « l’histoire
des luttes de l’immigration depuis les années soixante » [1], on n’ose pas esquisser
la biographie. Son histoire individuelle est nouée à une histoire collective dont
il refuserait sans doute qu’on l’isole comme figure, bien qu’il en soit une, incontestablement.
Quant à l’histoire qu’il écrit, contre la logique du cas exemplaire ou du témoignage
indigène, elle plaide précisément pour la réappropriation par les intéressés eux-mêmes
de leurs propres combats : non seulement une histoire de l’immigration, mais une
historiographie immigrée...
Résumé : Faire la généalogie
des figures de l’ennemi intérieur dans la pensée militaire française, permet de
montrer comment la pensée sécuritaire a été alimentée à partir de la reformulation
d’un certain nombre de dispositifs de contrôle conçus pour, par et au travers
de la guerre coloniale. L’histoire du contrôle de l’immigration dans la pensée
militaire française permet d’analyser, en observant la reconstruction d’un ennemi
intérieur socio-ethnique, la régénération puis la généralisation dans le temps
et dans l’espace, d’une technologie conçue pour le contrôle exceptionnel de populations
infériorisées. En analysant les formations discursives mises en jeu par les grands
médias de la communauté politico-militaire et par la principale structure civilo-militaire
de « promotion de l’esprit de défense », on peut suivre le cheminement de ces
courants de pensée et étudier les mécanismes de lutte pour la reconnaissance de
l’immigration comme menace.
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