Compte-rendu du débat Justice-Police,
FSQP-Montpellier/Petit Bard, 26 septembre 2009
Présent : entre 70 et 100 personnes
Comités présents : AC le Feu, Collectif Hakim Ajimi ,Justice
pour Naguib, FSQP, Justice pour le Petit Bard, militant-e-s associatifs
et politique…
Le débat Justice-Police du samedi
après-midi évoluait autour de la proposition d’établir une fondation/association
qui serait en charge des affaires des violences et crimes policiers.
Cette fondation n’aurait pas qu’un rôle de soutien aux victimes des
violences policières, elle aurait aussi pour mission de « politiser
ce problème » : faire entrer dans le champ politique ces
réalités qui trop souvent sont reléguées à des faits de société voir
même « fait divers ».
La proposition a été faite par
le réseau associatif FSQP qui a insisté sur la nécessité d’établir
une structure de référence pour fédérer les innombrables comités éparpillés
“Vérité et Justice pour X” et donner une certaine structuration et
visibilité aux luttes et savoir-faire organisationnel contre les violences
policières. La concentration des efforts et l’échange d’expériences
entre les différents comités et militants seront au cœur des démarches
de structuration du futur organisme.
L’idée a été accueillie très favorablement. Il a été évoqué que les
affaires de violences policières, conséquences des Politiques de la
Ville mises en œuvre tant sous la gauche que la droite - se
sont « popularisés » ces dernières années - cela se ressent
au travers des nombreuses initiatives et des procédures similaires
(groupe anti-carcérale, RESF, meeting contre le sécuritaire…).
Plusieurs participants et comités ont souligné qu’il conviendra
au MIB avec ses compétences et ses expériences accumulées dans la
matière depuis des années de tracer la voie du futur organisme de
référence.
Il a été évoqué qu’il faudrait préciser dans l’avenir quels
types d’affaires relevaient de la compétence du futur organisme :
les violences policières dans leur ensemble ou plus précisément les
crimes policiers et/ou sécuritaires ?
Au cours du débat portant sur l’organisation interne
et le contenu politique que devrait prendre un tel réseau/fondation,
4 groupes de propositions sont ressortis.
1. Cadre juridique
La démarche juridique représentant
souvent la base de la mobilisation autour d’une affaire, la question
de suivi juridique est centrale à toute initiative contre des violences
policières.
Ont été proposés dans le but d’améliorer le suivi juridique
: l’établissement d’une liste d’avocats militants et/ou compétents ;
la coopération avec des éventuelles organisations juridiques, étatique
ou non, développer des moyens pour mener nos propres enquêtes…
2. Formation
La question des violences policières
étant toujours aux marges de l’intérêt politique, il n’existe ni des
savoirs regroupés sur la politique vis-à-vis de cette question, ni
la possibilité d’œuvrer à l’élaboration d’un tel corps de savoirs.
La formation des militants devrait ainsi être un tâche centrale du
futur organisme. La formation toucherait en partie à des aspects
juridiques visant à s’informer sur les bases (bases légales d’une
action contre la police, informations sur le déroulement propre d’un
procédure juridique, les droits des proches des victimes…). L’autre
partie serait consacrée aux pratiques de la mobilisation et au développement
d’une méthodologie d’intervention.
La formation viserait en premier lieu les militants et les proches
des victimes. Elle pourrait ensuite être élargie à d’autres cercles.
3. Documentation
La faiblesse de l’écho médiatique
pose à chaque fois la question de la communication autour des cas
de violences policières. En partant du désintérêt des médias, la documentation
de chaque cas de mobilisation (par production de doc.vidéos – expos
– brochures) à la suite des violences policières, entreprise par les
militants et les touchés ressort comme un engagement politique de
premier degré. La documentation permettrait de développer une vue
d’ensemble qui pourrait être utile pour développer de nouvelles stratégies
politiques. Les données recueillies pourraient être exploitées dans
le cadre d’une démarche médiatique ou d’une démarche visant à sensibiliser
des instances politiques.
Mais en premier lieu, la documentation ne serait pas nécessairement
orienté vers les médias, mais servirait au développement d’un
savoir interne. Elle permettra également de jeter les bases d’une
mémoire, pour sortir de l’oubli les victimes et établir une tradition
des luttes contre la violence. Elle s’inscrira dans la mémoire
politique générale des quartiers.
4.Finances
Un tel organisme demande des moyens
financiers conséquents pour organiser le suivi juridique – les formations
– outils de formation et de transmission des luttes et savoir-faire
– les campagnes de communication autour de ces affaires…
-quelques pistes ont été évoquées : autofinancement par la production
d’outils méthodologique (doc. Vidéo- expos- …)
Le débat a été suivi par la projection/débat “Vérité
pour Hakim” documentant le cas Ajimi et l’action tenue à Grasse fin
mai 2009.
Un groupe de travail interne au réseau FSQP travaille
à une proposition plus précise pour la création et le lancement de
cet organisme.